Nous cultivons sur 80 hectares nos fruits et légumes mais aussi céréales en Agriculture Biologique depuis 2019. Nous les valorisons toute l’année dans des paniers à composer, livrés sur la région lyonnaise.
Au fil des années, nous avons cherché à évoluer et à proposer davantage de bons produits aux lyonnais au rythme des saisons, via notre site internet.
C’est ainsi que nous avons fait le choix de collaborer avec nos collègues producteurs et artisans locaux.
Certains cultivent sous le label AB, d’autres sont en conversion au bio. D'autres produisent sous le label HVE (Haute Valeur Environnementale) et agriculture raisonnée, dont nous entendons moins parler.
Pourquoi avoir fait ce choix de collaboration ? On vous explique tout ça un peu plus bas...
Des producteurs engagés
Nous avons à coeur de mettre en avant la qualité des productions paysannes locales que nous connaissons, mais aussi de faire vivre des producteurs respectueux et engagés, avant même de proposer du BIO.
C’est une démarche que nous soutenons car les méthodes de production sont avant tout propres à chaque agriculteur, à son histoire, ses convictions mais aussi à tous ses paramètres de culture.
Ce dernier doit effectivement s’adapter, en plus des aléas, aux contraintes de son marché, à la concurrence, et aux besoins des consommateurs, de plus en plus soucieux de leur alimentation mais aussi de l’environnement.
Agriculture biologique : vers des cultures pérennes
L'agriculture biologique est par définition un mode de culture n'utilisant aucun produit phytosanitaire de synthèse, ni OGM.
C'est une démarche prise par l'exploitant afin de valoriser des modes de production positifs et viables autant pour l’environnement que les Hommes, sur le long terme.
En 2021, c’est 2,5 millions d’hectares qui produisent en BIO, soit 12% de plus qu’en 2019… et le nombre de surfaces BIO ont doublées en 5 ans !
Comment acquérir le label AB ?
Se convertir au bio
Pour passer en agriculture biologique, il faut d’abord passer par une phase de conversion de 3 ans.
Cette phase sert à épurer les sols des anciens intrants chimiques qu’ils peuvent contenir. Cela va permettre de les renouveler.
C’est aussi une période qui permet au producteur de prendre du recul sur ses pratiques et d'appréhender ses nouveaux moyens de production et de gestion.
Dès le début de cette phase, le producteur doit respecter à la lettre un cahier des charges strict :
- Comme évoqué précédemment : ne pas utiliser de produit(s) chimique(s) de synthèse ou d'OGM.
On peut à la base différencier l'agriculture biologique et conventionnelle grâce à ce point, même si la démarche de passer au bio ne se résume pas qu'à cette norme.
- Utiliser des semences de plantes résistantes aux insectes et maladies, mais aussi au froid, au stress...
- Recycler ses déchets organiques (compost...)
- Lutter naturellement contre les nuisibles (coccinelles contre les pucerons...). Les engrais naturels sont autorisés, comme la bouillie bordelaise pour lutter contre les champignons et parasites.
- Respecter les cycles naturels et pratiquer la rotation de cultures afin de permettre la régénération des sols. Sur notre exploitation nous produisons par exemple sur une même parcelle des fraises l'été et des salades l'hiver.
Agriculture biologique : comment est elle contrôlée ?
Ces réglementations sont vérifiées par des organismes certificateurs.
Ces derniers viennent exercer des contrôles réguliers et prélever des échantillons sur l’exploitation.
Toutes les étapes de production sont passées au crible, jusqu’à la vente des produits.
Chez Maréchal Fraîcheur, nous sommes par exemple certifiés par Bureau Veritas.
Acquérir le label AB, un long chemin
Alors que la demande est forte et que les produits issus de l'agriculture biologique ont de beaux jours devant elle, pourquoi tous les agriculteurs ne passent-ils pas en BIO ?
Il existe 4 principaux freins à la pratique ce type de culture :
- Le prix : 350€ à 800€ par an en fonction de la taille de l'exploitation.
- La moins grande rentabilité que dans le conventionnel.
- L'utilisation de nouveaux moyens de production et de gestion : difficile d’accès et nécessitant du temps de formation pour les producteurs.
- Le manque de débouchés dans le BIO de certaines productions, trop contraignantes sans l'utilisation de certains intrants de synthèse.
En bref
Label français et européen : quelle différence ?
Ce sont les mêmes !
Le logo AB français est facultatif mais peut compléter le logo européen, qui doit être accompagné du numéro de l’organisme certificateur.
D'après agencebio.org, "La présence sur l’étiquetage du logo bio européen (encore appelé Eurofeuille) assure le respect du règlement sur l’agriculture biologique de l’Union européenne.(...)
Le logo bio européen doit être systématiquement accompagné de précisions sur le lieu de production des matières premières agricoles composant le produit (Agriculture UE ou Agriculture non UE)."
A noter que le cahier des charges français comprend quelques subtilités concernant certains produits (surtout d'élevage animal).
Pourquoi le bio c'est plus cher ?
Parce que l'on produit moins mais mieux !
Les rendements associés à la production biologique étant moins élevés et les moyens mis en oeuvre plus importants que ceux générés par l'agriculture intensive, les coûts d'exploitation et de vente sont plus élevés.
BIO et label HVE vont de pair
Les deux modes de production agricole sont complémentaires et sont tous deux encadrés par un cahier des charges précis et exigent, et soumis à des contrôles réguliers.
Le label HVE, encore assez peu connu, va encore plus loin que le BIO puisqu’il s’agit d’une mention valorisante certifiant l’exploitation dans son ensemble :
L’agriculteur doit donc prendre en compte non seulement la gestion de ses cultures (gestion des intrants, fertilisation, irrigation) mais également respecter la biodiversité de toutes les zones naturelles de son exploitation comme les haies, arbres, forêts, bosquets etc…
Une exploitation peut-elle avoir les 2 labels en même temps ?
Oui ! Dans la mesure où ils sont complémentaires mais visent tout deux à améliorer l’impact de la production agricole sur l’environnement et la biodiversité.
Agriculture raisonnée, kesaco ?
L’Agriculture raisonnée répond à plusieurs critères que l’on peut retrouver dans la production en bio, même si elle ne dispose pas de label.
En raisonné, l’agriculteur peut traiter ses cultures si leur survie en dépend et pas de manière systématique.
Ce type d’agriculture répond donc à un réel engagement de la part de l’exploitant de produire de manière intelligente, qualitative et pérenne.
Le terme raisonné, apparu en France en 2002 désigne d’après l’article de geo.fr « un équilibre entre la production et le respect de l'environnement. Elle cherche à définir un point de médiation entre la volonté de productivité liée à la modernisation agricole, et les contraintes, pourtant nécessaires, d'une agriculture respectueuse des normes environnementales et sanitaires".
Cette alternative serait la meilleure pour certains types de cultures mais aussi pour répondre aux besoins, aux attentes, mais aussi aux contraintes de la consommation d’aujourd’hui : le fait est qu’il faut produire en plus grande quantité afin de pouvoir nourrir tout le monde, le bio ne permettant pas pour l’instant de satisfaire les besoins de tous.
A tout type d'agriculture ses problématiques
Qu’il s’agisse d’agriculture biologique, sous le label HVE ou raisonnée, chacune répond à différentes problématiques soumises aux agriculteurs. Quoi qu’il en soit, leur objectif premier est de produire suffisamment pour nous nourrir et vivre correctement.
Ne l’oublions pas : aujourd’hui, 1 agriculteur alimente 60 personne, contre 15 il y a quarante ans.
D’après l’INSEE, on comptait environ 7% d’agriculteurs/trices en France en 1982 contre 1,5% en 2019. 30% d’entre eux sont des femmes, soit 4% de plus qu’en 1970.
Elles sont d’ailleurs motrices pour le développement de nouvelles activités, bien que le nombre d’exploitations agricoles ne cessent de diminuer.
Ce sont des métiers de passion vieillissant, jusqu’alors transmis entre générations. Aujourd’hui, seuls 7 enfants d’agriculteurs sur 10 reprennent les rênes de l’exploitation familiale .
Ces métiers font de moins en moins envie aux jeunes : fatigue, pénibilité, contraintes, manque de reconnaissance, rémunération faible… Ils sont également soumis à de nombreux aléas et souvent malmenés les géants de la grande distribution.
On vois tout de même apparaître depuis quelques années de jeunes urbains, aussi appelés néo-paysans, non issus du milieu agricole. Ces derniers, désirant reprendre des fermes (souvent en BIO), sont en quête de reconnexion à la terre et d’une meilleure qualité de vie. Reste aux agriculteurs d’accepter de céder leur héritage bien souvent familial, afin de le voir perdurer.
La jeune génération a permis l’instauration du numérique dans ce secteur très "terre à terre", et ainsi son évolution dans bien des domaines.
C'est ce qui a permis notamment le lancement de Maréchal Fraîcheur il y a plus de 10 ans.
Au-delà du fait de vendre notre production, cela donne aujourd'hui accès aux urbains au bien manger, locaux et de saison.
Finalement, et c'est ce qui nous importe le plus, cela permet de (re)créer un peu plus de confiance, de transparence et de bienveillance entre ces « deux mondes ».